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La Nouvelle-Calédonie accueillera finalement une mission d’information des pays du Pacifique en octobre

A l’issue d’un bras de fer diplomatique entre Nouméa et Paris, le président du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, l’indépendantiste Louis Mapou, a accepté, mardi 27 août, d’accueillir dans l’archipel une mission d’information du Forum des îles du Pacifique. Cette mission doit dresser un état des lieux du Caillou, marqué par de fortes tensions depuis plusieurs mois, qui ont conduit à la mort de onze personnes et à la destruction de nombreux commerces, d’écoles et de lieux de culte.
« Les événements qui se sont déroulés sont durs, d’une gravité extrême et participent d’une certaine manière à l’instabilité de la région », a regretté M. Mapou.
Ce déplacement de chefs d’Etat océaniens a été accepté par le gouvernement calédonien lors du forum qui réunit à Nuku’alofa (Tonga), depuis lundi, dix-huit dirigeants des Etats du Pacifique. Il aura lieu en octobre, a précisé le président de la Polynésie française, Moetai Brotherson.
Si cette mission était espérée plus tôt par les Etats membres, le président indépendantiste avait refusé d’accueillir cette mission avant la réunion du Forum des îles du Pacifique. « L’Etat [français] avait décidé de l’organiser sans parler à la Nouvelle-Calédonie », a-t-il justifié auprès de l’Agence France-Presse (AFP).
La France avait accepté le principe de cette mission d’information, mais refusé qu’elle prenne la forme d’une « mission de médiation ». « C’est une collectivité française et donc c’est la France qui a encore – et c’est sanctuarisé dans les accords de Nouméa – la compétence régalienne des affaires étrangères et de la sécurité sur le territoire de Nouvelle-Calédonie, donc le territoire français », avait déclaré à l’AFP trois jours plus tôt Véronique Roger-Lacan, ambassadrice de France pour le Pacifique et cheffe de la délégation française au 53e Forum des îles du Pacifique.
Alors que pour Mme Roger-Lacan, la question sous-jacente de l’autodétermination est déjà étudiée au sein des Nations unies, M. Mapou estime quant à lui que la question doit aussi être traitée au niveau régional, par les pays membres du Forum, tous indépendants à l’exception de la Nouvelle-Calédonie et de la Polynésie française.
« Sur aucun des territoires, l’Etat français ou le gouvernement français ne peuvent aller à l’encontre du principe d’autodétermination », a déclaré l’ambassadrice, qui a rappelé que « la décolonisation a été actée dans les lois organiques qui créent l’autonomie de la Polynésie française et de la Nouvelle-Calédonie ». Ces deux collectivités sont ainsi dotées d’Assemblées et de gouvernements propres.
Aux yeux des indépendantistes des deux archipels, qui portent notamment des revendications dans les domaines éducatifs et culturels, la « décolonisation » n’a cependant pas abouti. Le président polynésien, indépendantiste modéré, M. Brotherson, a proposé de jouer un rôle de médiateur.
Le Monde avec AFP
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